En 2018, six arrêtés de démolition ont été signés pour un total de 167 logements sociaux. Mais les projets de démolitions (hors projets ANRU) sont beaucoup plus élevés (3 000 logements) et très inégaux dans leur répartition géographique : 2 122 sont situés dans le territoire Vallée-Sud Grand-Paris, 574 dans Grand-Paris Seine-Ouest, 433 dans Paris-Ouest La-Défense et enfin 166 dans le territoire Boucle-Nord de Seine.

Les principaux projets d’envergure sont le quartier des Paradis à Fontenay-aux-Roses (819 logements), le quartier Ledoux au Plessis-Robinson (486 logements), Les Godardes II à Rueil-Malmaison (140 logements), Les Mésanges à Sceaux (140 logements), et le Pavé Blanc à Clamart (611 logements).

Conçues dans le but de désenclaver certains îlots, d’y diversifier l’offre de logements au profit du développement de la mixité sociale et d’améliorer l’habitat, les démolitions de logements sociaux dépendent d’une autorisation accordée par le préfet de département au bailleur. Le bailleur doit notamment garantir la reconstitution de l’offre à bas loyer par une production neuve (en veillant à ce que l’évolution des loyers garantisse aux locataires un taux d’effort ne dépassant pas 30 % de leurs revenus). Il doit aussi présenter un plan de relogement des locataires qui peut être accompagné -dans le cas des projets de démolition de grande ampleur- d’une charte type de relogement montrant la mobilisation des différents partenaires, notamment les réservataires de logements, dans le processus de relogement des ménages.

Ces projets de grande ampleur nécessitent plusieurs années pour aller à leur terme, mais, de fait, -dans un contexte déjà difficile où l’offre de logements ne répond qu’à une demande sur dix- les relogements à assurer « concurrencent » les autres demandes de logements sociaux, notamment celles des ménages prioritaires DALO ou PDALHPD, et retardent d’autant leur accès à un logement social.

Un autre sujet d’inquiétude concerne les niveaux de loyer : beaucoup de logements sociaux anciens appelés à être démolis sont parmi les moins chers avec des loyers souvent inférieurs au loyer PLAI. Il n’en sera plus de même après les démolitions-reconstitutions de l’offre. D’où une baisse du nombre de logements à bas loyers et une augmentation du nombre des logements PLAI à niveau de loyer plus élevé par le jeu de la construction neuve. L’offre de logements accessibles aux ménages modestes et pauvres va donc diminuer.

 

 

Pour en savoir plus, retrouver « Bilan 2017 – Les chiffres de l’hébergement et du logement dans les Hauts-de-Seine » sur le site de la DRIHL92 http://www.drihl.ile-de-france.developpement-durable.gouv.fr/departement-des-hauts-de-seine-92