Lettre d'info
Avril 2020 - n° 14
     
Lettre Spéciale COVID-19

La crise sanitaire sollicite fortement les réseaux de solidarité qui tentent de répondre aux urgences dans les conditions difficiles du confinement.

En plus des problèmes récurrents de précarité et de mal-logement, les questions de solitude, d'alimentation, d'hygiène sont venues au premier plan.

Cette lettre est consacrée à un tour d'horizon, incomplet, des initiatives prises par :
- les municipalités des Hauts-de-Seine
- les associations
- les bailleurs sociaux
- le gouvernement
- le département des Hauts-de-Seine

     
Sur le site de l'OPML, une carte...

Carte des points d'eau et des toilettes publiques réalisée par l'OPML92.
Voir http://www.precaritelogement92.fr/points-deau-et-toilettes-publiques-des-hauts-de-seine

     
Les municipalités du département 92

A partir du site de chaque commune, le collectif Citoyens Fraternels a fait un inventaire des dispositions prises par les 36 municipalités du département dans le cadre de la crise du coronavirus dans les domaines suivants : accueils de jour, aide alimentaire, aide financière, accès à l'hygiène, accès aux soins, accompagnement social, domiciliation, maraudes.

Voir http://citoyensfraternels.org/coronavirus/actions-par-commune

     
Associations

Focus sur l'aide alimentaire

Tous les lieux d'accueil étant fermés, le premier besoin à satisfaire a été l'aide alimentaire. Concrètement, cette aide s'organise dans le département :

- le SIAO (115) et le Secours Populaire pourvoient aux besoins des familles à l'hôtel (respectivement sous forme de chèques services et colis ; couches et lait pour bébés fournis par le Secours Populaire).

- le SIAO et la Croix Rouge auprès des personnes à la rue (signalées aussi par les maraudes)

- le Secours Catholique accueille de son côté les demandes des familles / personnes non prises en charge par ces partenaires. Ainsi, la semaine 14, des carnets de chèques services ont été remis aux familles repérées par les équipes, pour un montant global de 14 030 €, et pour la semaine 16 pour un montant de 28 000 €.

- mise en place d'une Coordination départementale tous les vendredis matin entre la préfecture de Nanterre, des acteurs institutionnels et associatifs du 92 (dont le DG de l'association des maires du 92), dans un premier temps autour de l'aide alimentaire d'urgence.

Outils d'information

Publication par le SPF92 d'un Guide d'Accès aux droits Santé dans le 92 (avec des informations pratiques détaillées) ainsi qu'un bottin-Accès à la CAF pendant la période de confinement.
Voir http://citoyensfraternels.org/coronavirus/informations-nationales

Habitat et Humanisme

- Portage de repas dans les pensions de famille

- Maintien des contacts et suivis par téléphone. 11 % des familles présentent des fragilités d'ordre psychologique, ont des problèmes de santé sévères (personnes très âgées, isolées)

- Familles rencontrant des difficultés internes importantes

SNL 92

SNL 92 assure un accompagnement auprès des familles logées. L'accompagnement est renforcé pour les plus en difficulté.

Appel d'associations pour une extension rapide du dispositif Territoires zéro chômeur (TZCLD)

Annoncé en février, le projet de loi visant à étendre l'expérimentation TZCLD doit faire l'objet d'un "vote rapide", plaident les associations (Mouvement ATD Quart monde, Emmaüs, Fédération des acteurs de la solidarité, Secours catholique France ) soutenant ce projet, dans une lettre adressée au président de la République, mardi 28 avril.
"Nous pensons que la totalité des territoires candidats devraient désormais être éligibles sans la limite d'un plafond, dès lors qu'ils respecteraient strictement les critères exigeants qui ont été posés pour valider la démarche", peut-on lire dans la lettre. Selon les Echos, en février, ils étaient une centaine de territoires à se déclarer preneurs. Depuis le confinement, "les acteurs locaux se sont tournés vers les entreprises à but d'emploi pour organiser la vie locale en temps de crise", insistent les signataires de la lettre. Ces structures ont ainsi développé des activités telles que des épiceries ambulantes, des livraisons de courses, de la collecte de denrées alimentaires mais aussi de la fabrication de masques.
Source : Localtis le 28 avril 2020 par Catherine Abou El Khair / JGP Media

     
Les bailleurs sociaux

Les mesures de confinement en vigueur impactent l'activité des organismes, comme celle d'attribution de logements. L'USH a rédigé une note pour éclairer les organismes sur les différentes options envisageables pour poursuivre l'activité en adaptant les procédures ou en ayant recours à un mode de gestion exceptionnel (commissions d'attributions dématérialisées par exemple) au regard de la situation de crise sanitaire.

Pour en savoir plus : https://www.union-habitat.org/sites/default/files/dossiers-cr/documents/2020-03/dematerialisation_des_cal_-_note_technique_-_19.03.2020.pdf

Loyers

La situation à laquelle collectivement nous faisons face impacte économiquement plusieurs millions de nos concitoyens. Déjà, les bailleurs HLM renforcent l'accompagnement social des locataires qui rencontreraient des difficultés. Ceux-ci sont invités à se rapprocher rapidement de leur bailleur qui dispose d'équipes formées et mobilisées pour les accompagner. Elles pourront, dans le dialogue avec les locataires, envisager différentes solutions selon la nature de la difficulté : report, étalement, apurement, saisine du Fonds de Solidarité Logement (FSL), activation des garanties et aides à destination des salariés

Dans les Hauts-de-Seine par exemple, des bailleurs sociaux reportent les loyers, proposent des étalements de paiements. voire une exonération totale de loyer pour les plus précaires du fait d'une cessation partielle ou totale d'activité.

Ailleurs en Ile-de-France, la ville de Bobigny par exemple a travaillé avec l'Office Public de l'Habitat afin d'annuler l'ensemble des loyers du mois d'avril pour ses locataires.
À Paris, les locataires de HLM de la ville (Elogie-Siemp, Paris Habitat, RIVP) pourront échelonner leurs loyers impayés.
À Aulnay, le bailleur Emmaüs habitat annonce des reports de loyer " dans certains cas " et devrait abonder un fonds de solidarité national.

Une initiative de Loire-Atlantique, les acteurs du logement lancent une aide au paiement des loyers.
Voir https://www.ush-pl.org/en-loire-atlantique-les-acteurs-du-logements-lancent-une-aide-au-paiement-des-loyers/

Face à la crise, le Mouvement HLM et les cinq associations nationales de locataires demandent au Gouvernement des fonds pour le FSL et pour une aide de 200€ aux locataires au titre de la baisse de 5€ des APL. Mais aussi de prolonger la trêve des expulsions au 30 octobre et de revenir sur les mesures budgétaires controversées (RLS, TVA). USH - 23 avril 2020

     
Dispositions gouvernementales

Depuis le début du confinement le 16 mars, le Gouvernement a pris des mesures immédiates pour maintenir le revenu des Français et assurer leur capacité à payer leurs charges, notamment leur loyer. Ainsi, la continuité des droits aux aides sociales versées par les Caisses d'allocations familiales (CAF) est assurée, le recours au chômage partiel a été simplifié et renforcé.

L'Etat a pris également un certain nombre de mesures pour que la solidarité continue avec les plus démunis. Il a promulgué la loi n°2020-290 du 23 mars 2020 d'urgence pour faire face à l'épidémie du Covid-19. Ce texte veut répondre à l'urgence sanitaire en renforçant un cadre juridique, et en s'adaptant plus facilement aux circonstances, notamment locales. Il a également pris l'Ordonnance n° 2020-312 du 25 mars 2020 relative à la prolongation de droits sociaux.

Le 20 avril 2020, le budget rectifié a été adopté et instaure une aide aux ménages les plus modestes (allocataires des minima sociaux) de 150 euros, plus 100 euros par enfant, pour un total de 880 millions d'euros distribués à 4 millions de foyers.

La mise en œuvre de la réforme des "APL en temps réel" prévue le 1er avril est décalée.

La trêve hivernale a été repoussée de deux mois jusqu'au 31 mai. Les 14 000 places exceptionnelles ouvertes cet hiver resteront donc ouvertes deux mois de plus et il n'y aura pas d'expulsions locatives jusqu'à cette date.

De 157 000 personnes hébergées dans des centres, dans des places financées par l'Etat et gérées par les associations, au début du confinement, on atteint 174 000 places ouvertes mi-avril. Un effort à souligner.

Plus de 10 800 places d'hôtel supplémentaires sont désormais mobilisées pour les sans-abri et 95 sites d'hébergement spécialisés pour des malades du Covid ouverts en France/Actualisation au 25 avril.

Pendant cette période, les fournisseurs ne peuvent interrompre, dans une résidence principale, pour non-paiement des factures, la fourniture d'électricité, de chaleur ou de gaz aux personnes ou familles.

Informations aux usagers de la DRIHL

Le dépôt, la mise à jour et le renouvellement des demandes de logement social se font uniquement par internet et un délai supplémentaire de 3 mois est instauré pour le renouvellement.

En cas de dépôt d'une demande pour être reconnu prioritaire et urgent au titre du Droit au Logement Opposable (DALO) auprès de la Commission de Médiation de votre département, le recours sera examiné par la commission. Cet examen pourra subir des retards, parfois supérieurs aux délais légaux (3 mois). Dans tous les cas, une décision de la commission sera notifiée, même avec retard.
La plateforme e@ccueil DALO est fermée jusqu'à nouvel ordre.

Les séances des commissions de conciliation sont suspendues jusqu'à nouvel ordre. Les points d'accès aux droits et les tribunaux restent joignables par téléphone et en cas d'urgence.
Les coordonnées sont disponibles sur :https://www.justice.fr/recherche/annuaires

Pour plus d'informations, voir le site de la DRIHL Ile-de-France :
http://www.drihl.ile-de-france.developpement-durable.gouv.fr/informations-aux-usagers-a554.html

Aide aux sans-abri

L'Etat finance des "chèques services" de 7€ par jour, dédiés à l'achat de denrées alimentaires, produits d'hygiène et produits à destination des enfants en bas âge pour les personnes sans domicile. Ce dispositif complète les actions des collectivités locales et des associations, maraudes et distributions alimentaires, qui restent indispensables. Les chèques seront distribués par des associations aux personnes sans domicile selon leurs besoins. Ils bénéficieront à 60 000 personnes sans domicile, pour un budget de 15 millions d'euros et seront utilisables durant la période de crise sanitaire.

Confinement et quartiers populaires

Dans le contexte de la crise sanitaire et du confinement, les habitants dans les quartiers populaires, déjà fragilisés par un accès aux soins difficile, des logements parfois exigus ou surpeuplés, des emplois souvent précaires et peu qualifiés, voient leur vulnérabilité augmenter. A la difficulté de faire travailler les enfants à la maison, peut s'ajouter l'angoisse de ne pas pouvoir leur donner à manger quand il n'y a plus de travail et que la cantine de l'école n'est plus là. Des associations et professionnels de la politique de la ville alertent sur les inégalités sociales et territoriales qui se renforcent malgré les solidarités internes aux quartiers qui existent et la présence d'associations.

À Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine) par exemple, l'association le Pôle solidaire présente dans le quartier de la Caravelle a lancé une campagne de prévention spécifique en direction des jeunes des quartiers prioritaires de la politique de la ville. Elle met son modèle d'affiche à disposition d'autres associations de quartier.

Rapports locatifs

En cas de difficulté à payer son loyer, le locataire doit contacter le plus rapidement possible son propriétaire pour lui expliquer la situation et voir avec lui si un report et un étalement du paiement du loyer sont possibles. S'il n'y a pas d'accord amiable, le locataire peut joindre les conseillers juristes des agences départementales de l'ANIL pour trouver une solution juridique et connaître les aides financières existantes, notamment celles du FSL. Placées sous la responsabilité des conseils départementaux, les aides du FSL (près de 350 millions d'euros) pourront être utilement mobilisées en faveur des locataires les plus fragiles, qui sont justement éligibles au FSL.
Voir l'Agence nationale pour l'Information sur le Logement (ANIL)

Accueil et accompagnement des gens du voyage

Les gens du voyage doivent rester confinés dans leur domicile (leur caravane), là où il est, et ils ne sont autorisés à en sortir que pour les motifs prévus à l'article 3 du décret 293-2020 du 23 mars 2020. Ils doivent donc rester sur l'aire sur laquelle ils se trouvent. Afin de gérer au mieux les situations qui se présentent, la DIHAL a rédigé une " fiche réflexe et recommandations " disponible sur le site de la DIHAL.

     
Le département des Hauts-de-Seine

A côté des aides financières que le Département peut attribuer aux ménages en difficulté pour payer leur loyer à travers le FSL, il a publié une carte des Services de Solidarité Territoriale (SST) ouverts depuis le 17 mars 2020. On peut la retrouver sur son site.

 

     
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