Pour la 1ère fois depuis 2015, le nombre de nuitées réalisées, hôtelières et autres offres d’hébergement d’urgence, a baissé de 1 673 816 en 2018 à 1 573 690. Les seules nuitées hôtelières sont passées de 4 121 à 3 987 par jour. Mais le nombre de demandes de mise à l’abri non satisfaites a progressé de 11 407 à 13 857[1].
C’est le 115, composante du Pôle Urgence du Service Intégré de l’Accueil et de l’Orientation (SIAO) qui constitue la plateforme téléphonique qui reçoit les demandes d’hébergement en urgence des personnes en situations de vulnérabilité et de danger de rue et organise leur mise à l’abri dans des centres d’hébergement d’urgence et dans des hôtels. En 2019, 1,161 million d’appels ont été reçus contre 580 000 en 2018 et 10 % des appels (118 072) ont été décrochés contre 18 % (104996) en 2018.
En 2019, on comptait 720 places en centres d’hébergement d’urgence (511 en 2018) dédiées aux familles avec enfants, aux personnes isolées et aux couples et en moyenne 3 987 nuitées hôtelières par jour, essentiellement à destination des familles.
Malgré les efforts déployés pour développer une offre d’hébergement alternative, les nuitées hôtelières restent encore très nombreuses et nécessitent un budget de plus de 26 millions d’euros pour assurer leur paiement.
Pour endiguer le nombre de nuitées hôtelières qui a plus que doublé depuis 2014, 412 places dans des centres d’hébergement d’urgence et la captation de logements Solibail ont été programmées dès 2015. En 2019, 399 places d’hébergement sur les 412 programmées étaient ouvertes contre 381 en 2018 et 1 030 logements sur les 1 547 à capter étaient gérés en Solibail contre 984 en 2018. Le développement de ces offres n’est pas à la hauteur des enjeux au vu de la progression des demandes de mise à l’abri non satisfaites et doit se poursuivre.
Au-delà de la mise à l’abri, une Equipe Mobile Hôtel, rattachée au 115, a été mise en place en 2015 avec pour mission la mise en place d’un accompagnement de longue durée auprès des ménages pour faciliter leur sortie de l’hôtel et les inscrire dans un parcours d’insertion.
L’intermédiation locative, via le dispositif Solibail financé par l’Etat, répond à cet objectif en aidant les familles à sortir de l’hébergement, le plus souvent hôtelier, pour aller vers un logement adapté, afin d’assurer la transition entre l’hébergement et le logement pérenne. La captation de 1 547 logements Solibail a été programmée dès 2015 et en 2019, 1 030 logements étaient gérés en Solibail contre 984 en 2018.
En plus de ces mesures « courantes » de mise à l’abri, le dispositif hivernal s’applique du 1er novembre au 31 mars et doit renforcer la capacité d’hébergement d’urgence pour faire face aux conditions climatiques. Pendant l’hiver 2018-2019, 333 places d’hébergement d’urgence supplémentaires (219 l’hiver précédent) ont été mobilisées. Certaines sont attribuées à des personnes qui ne mobilisent pas les services d’urgence hors de la période d’hiver. Là encore, le dispositif doit veiller à l’accompagnement des ménages à la sortie de l’hébergement hivernal pour éviter une remise à la rue « sèche » et pouvoir les inscrire dans un parcours d’insertion.
Qui est le public hivernal (ensemble de l’Ile-de-France) ? 2 944 personnes correspondant à 1 900 ménages ont répondu à l’enquête qui a eu lieu, pour la 7ème fois, dans la nuit du 14 au 15 février 2019 auprès des personnes hébergées. Les familles hébergées (47 % et même 60 % dans le 92) représentent la part la plus élevée et est en augmentation, les personnes isolées (44 %) sont en forte baisse, les enfants de moins de 18 ans représentent un quart des enquêtés et sont en forte hausse par rapport à l’hiver précédent. 78 % du public adulte hébergé est étranger non ressortissant de l’UE et en forte progression depuis 2015 (53 %). 72 % des ménages indiquent être accompagnés par un travailleur social. 9 % ne bénéficient d’aucune couverture maladie.
A côté du 115 et du SIAO, une veille sociale assure le premier accueil des personnes à la rue. Le Samu Social géré par la Croix Rouge Française coordonne des maraudes effectuées sur l’ensemble du département auprès des publics à la rue les plus marginalisés et 12 accueils de jour répondent aux besoins primaires des sans abri (repas, douches, lessives, bagageries).
[1]Source : BILAN 2019 – Les chiffres de l’hébergement et du logement dans les Hauts-de-Seine Préfet de la Région d’Ile-de-France et DRIHL 06/2020