Olivier Chazy nous a quitté le 16 avril. Nous perdons un compagnon de la première heure et un combattant de la fraternité
Olivier était présent dès 2015 à l’AG fondatrice de l’OPML92 auquel il a prodigué, par sa présence constante, encouragement et conseil.
Il nous répétait : il faut avoir une vision, des valeurs, de la méthode et communiquer. Il nous soutenait dans notre inlassable travail de collecte et d’analyse de données et des situations précaires mais il trouvait que nous n’en parlions pas assez !
Olivier s’est battu jusqu’au bout ; il espérait avoir encore du temps pour consolider ce qu’il avait entrepris.
De sa maladie, il disait « ça va aller » et il racontait comment il expliquait aux personnels soignants qu’il fallait qu’il y ait plus d’humanité dans les hôpitaux. Et son message était entendu, disait-il.
Mais sa santé n’était pas son combat principal. Il répétait « ça va aller » parce qu’il fallait mener d’autres combats.
Combat d’abord avec les associations Karibu, les deux Karibu, celui de Meudon qu’il avait mis en place dès 1974, un modèle d’habitat partagé avec des publics précaires et souffrants à la recherche d’un logement social, celui de la République Démocratique du Congo où il a imaginé un modèle pour relever le défi gigantesque des enfants à la rue.
Combat avec toutes les personnes en grande précarité qu’il rencontrait. Il se désespérait de voir que notre société n’arrivait pas à leur proposer de quoi vivre dignement. Il cherchait, sans relâche, des solutions pour des personnes en grave situation d’exclusion.
Combat enfin avec tous ceux qui s’impliquent dans la lutte contre la précarité et le mal-logement, pour témoigner, dénoncer, encourager partout où il le pouvait. Son activité professionnelle de chargé de mission au Ministère Social et son investissement associatif sont toujours allés de pair, presque en osmose.
Sa retraite était consacrée à tous ces combats.
Ainsi, dans les Hauts-de-Seine, tout naturellement, il avait rejoint l’OPML à ses débuts.
Il s’était associé au Collectif Citoyens Fraternels du 92 et il était heureux de voir que ce collectif, dans sa campagne de communication, avait mis à l’honneur Karibu. Il écrivait : « Karibu a été mis à l’honneur comme bonne pratique d’habitat partagé avec des publics précaires. Je suis heureux de vous en faire part, les obstacles ne manquent pas dans mon combat et quelques bonnes nouvelles sont les bienvenues ».
C’est un combattant de la fraternité qui ne s’est jamais résigné, un compagnon, souriant et chaleureux que nous avons perdu.