L’enquête Sans-domicile 2012
L’enquête auprès des personnes fréquentant les services d’hébergement ou de distribution de repas (dite aussi enquête Sans-domicile) a pour objectif principal de décrire les caractéristiques des sans-abri et des autres sans-domicile et de mieux connaître leurs conditions de vie. Elle permet également de décrire les difficultés d’accès au logement, ainsi que les trajectoires ayant amené les personnes à la situation de sans-domicile, afin d’identifier les processus d’exclusion. Enfin, l’enquête permet d’estimer l’effectif des personnes sans domicile, et plus généralement des utilisateurs des services enquêtés. La méthode utilisée pour enquêter les sans-domicile consiste à prendre contact avec les personnes lors de leurs visites dans les services d’aide qu’elles fréquentent.
Le champ des services d’aide enquêtés est le suivant :
– les centres d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) ;
– les centres d’hébergement en urgence, stabilisation ou insertion hors CHRS ;
– les centres maternels, accueil mère-enfant ;
– les hôtels sociaux ;
– les communautés de travail ;
– les hébergements en allocation logement temporaire (ALT) ;
– les lits halte soins santé et lits infirmiers ;
– les foyers de jeunes travailleurs, les foyers de travailleurs migrants et les résidences sociales si celles-ci ont des places réservées pour les sans-domicile par des associations ou des centres communaux d’action sociale (CCAS) ;
– les accueils de nuit sans hébergement ;
– les distributions de repas (midi, soir ou petits-déjeuners), intérieur ou extérieur ;
– les accueils de jour, espace solidarité insertion avec petits-déjeuners ou repas ;
– les lieux mobilisés pour les plans grand froid.
Ce champ exclut :
– les maisons-relais et pensions de famille. Le type de logements proposé par ces structures est en effet trop proche de la définition d’un logement occupé par un ménage selon une recommandation du CNIS ;
– les services de restauration destinés exclusivement aux personnes hébergées sont écartés du champ de l’enquête car les services d’hébergement de ces personnes sont déjà dans le champ. Seuls les services de restauration accueillant en outre des personnes non hébergées sont maintenus dans le champ de l’étude ;
– les centres d’accueil des demandeurs d’asile (CADA).
Une personne est dite « sans-domicile » si elle a passé la nuit précédant l’enquête dans un service d’hébergement (hôtel ou logement payé par une association, chambre ou dortoir dans un hébergement collectif, lieu ouvert exceptionnellement en cas de grand froid), ou si elle a passé la nuit précédant l’enquête dans un lieu non prévu pour l’habitation (on parle alors de «sans-abri»), y compris les haltes de nuit qui leur offrent un abri (chaleur, café, etc.) mais qui ne sont pas équipées pour y dormir.
L’enquête de 2012 a été menée en janvier et février en face-à-face par un enquêteur sur un questionnaire papier auprès des personnes francophones (4 419 entretiens exploitables ont été réalisés). Les non-francophones ont répondu à un questionnaire auto-administré de quatre pages proposé en 14 langues.
Plusieurs catégories de sans-domicile ne sont pas dans le champ de l’enquête Sans-domicile 2012 :
– ceux qui dorment dans un lieu non prévu pour l’habitation (les sans-abri) et qui ne fréquentent aucun service de distribution de repas ou lieu ouvert dans le cadre du plan grand froid ;
– les sans-domicile présents dans les agglomérations dépourvues de services d’hébergement ou de distribution de repas ou de services ouverts dans le cadre du plan grand froid ;
– les sans-domicile non francophones qui parlent des langues non prévues dans le cadre du
questionnaire non francophone ou qui ne savent pas lire et écrire une des langues proposées ;
– les sans-domicile vivant dans les communes rurales et les agglomérations de moins de
20 000 habitants.
Pour estimer le défaut de couverture de l’enquête, des opérations de couverture sont en cours d’exploitation : une enquête de couverture auprès des maraudes et des campements dans un petit nombre d’agglomérations, une enquête dans les petites agglomérations et une enquête exploratoire en milieu rural.
Les publications disponibles :
– L’hébergement des sans-domicile en 2012 INSEE Première n°1455 juillet 2013
Des modes d’hébergement différents selon les situations familiales
Françoise Yaouancq, Alexandre Lebrère, Maryse Marpsat, Virginie Régnier (Insee) Stéphane Legleye, Martine Quaglia (Ined)
Pour l’Ile-de-France
• Les sans-domicile de l’agglomération parisienne se perçoivent en bonne santé
Juin 2014 – N° 426
• Dans l’agglomération parisienne, un sans-domicile sur trois a un emploi
Juin 2014 – N° 425
• Dans l’agglomération parisienne, un sans-domicile sur deux n’a jamais eu de logement personnel
Juin 2014 – N° 424
• Les sans-domicile dans l’agglomération parisienne : une population en très forte croissance.