192 000 personnes sous le seuil de pauvreté dans les Hauts-de-Seine soit 11,9 % de la population en 2019
On dispose, grâce au fichier FiLoSoFi réalisé par l’INSEE, d’informations sur les revenus disponibles (comprenant les prestations sociales, mais après impôt). Le niveau de vie des ménages est le revenu disponible[1] divisé par le nombre d’unité de consommation (UC)[2].
Une personne (ou un ménage) est considérée comme pauvre lorsque son niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté fixé à 60 % du niveau de vie médian de la population vivant en France métropolitaine. Il était de 1 097 € mensuels en 2019. La proportion des personnes (ou des ménages) vivant en dessous de ce seuil est appelé le taux de pauvreté. A noter que la statistique sur les revenus disponibles ne prend pas en compte les personnes hors logement ordinaire (sans domicile, en institution,….) dont on ne connaît pas précisément le nombre.
On trouvera sur le site de l’INSEE, un document qui explicite ces notions : insee-en-bref-pauvrete.
Comme le montre la carte ci-contre les taux de pauvreté par commune varient en 2019 entre 5 % (Vaucresson) et 27 % (Gennevilliers). La pauvreté est très forte dans certaines communes. Ces écarts traduisent des fractures territoriales entre le nord et le sud du département qu’on peut constater aussi à l’échelle infra communale. Six communes du nord auxquelles on peut joindre une commune du sud, Bagneux, sont particulièrement touchées par la pauvreté. Ces sept communes qui représentent un peu plus du quart des Altoséquanais (27 %) comptent près de la moitié des personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté (environ 45 %) ou autrement dit, le taux de pauvreté de l’ensemble de ces sept communes (20%) est plus du double de celui des autres communes réunies (8,8%)
Un des taux de pauvreté les plus faibles de l’Ile de France
Le taux de pauvreté dans les Hauts-de-Seine est un des plus faibles des départements d’Ile-de-France devant celui de la Seine-et-Marne et des Yvelines.
En moyenne, le niveau de vie médian (2 359 € par mois) dans les Hauts-de seine est le deuxième plus élevé de tous les départements franciliens, juste derrière Paris. Le premier décile de niveau de vie[3] s’élève quant à lui à 1 024 € par mois. Ceci cache de grandes disparités. A Gennevilliers, une des communes les plus pauvres du département, le premier décile de niveau de vie se situe à 776 €. Sans les prestations sociales, il est de 358 € par mois[4].
Ainsi, dans le département, les communes les plus pauvres sont confrontées à des situations de grande pauvreté.
Niveaux de vie en 2019 : comparaisons départementales | |||
Taux de Pauvreté | Niveau de vie médian | 1er décile de niveau de vie | |
Paris | 15 | 2 381 € | 908 € |
Hauts-de-Seine | 11,9 | 2 359 € | 1 024 € |
Seine-Saint-Denis | 27,9 | 1 506 € | 749 € |
Val-de-Marne | 16,6 | 1 922 € | 903 € |
Seine-et-Marne | 11,7 | 1 966 € | 1 041 € |
Yvelines | 9,9 | 2 248 € | 1 102 € |
Essonne | 13,3 | 2 001 € | 992 € |
Val-d’Oise | 17 | 1 852 € | 903 € |
Île-de-France | 15,5 | 2 005 € | 926 € |
France métropolitaine | 14,5 | 1 828 € | 968 € |
Source : Fichier localisé social et fiscal (Filosofi) |
Une augmentation de la pauvreté depuis 10 ans en Île-de-France
Une augmentation de la pauvreté sur les dix dernières années
C’est la donnée la plus simple à regarder. L’INSEE n’a publié des taux de pauvreté départementaux qu’à partir de l’année 2004.
Ainsi, on peut considérer l’évolution de la pauvreté dans les différents départements d’Île-de-France.
Taux de pauvreté en % | |||||
Département | 2010 | 2015 | 2019 | ||
75 | Paris | 14,4 | 16,2 | 15 | |
92 | Hauts-de-Seine | 10,6 | 12,4 | 11,9 | |
93 | Seine-Saint-Denis | 24,1 | 29,0 | 27,9 | |
94 | Val-de-Marne | 13,7 | 16,8 | 16,6 | |
77 | Seine-et-Marne | 10,1 | 11,8 | 11,7 | |
78 | Yvelines | 8 | 9,7 | 9,9 | |
91 | Essonne | 10,1 | 12,9 | 13,3 | |
95 | Val-d’Oise | 13,9 | 17,1 | 17 | |
Ile de France | 12,6 | 15,9 | 15,5 | ||
France métropolitaine | 14,1 | 14,9 | 14,5 | ||
Source : INSEE |
Ces évolutions du taux de pauvreté doivent être interprétées avec prudence. Le niveau du seuil de pauvreté évolue en effet avec le temps. En particulier, si la situation d’une grande partie de la population se dégrade, les revenus diminuent globalement. Dans ce cas le revenu médian diminue, le seuil de pauvreté aussi, et à niveau de vie égal, une partie de ceux qui étaient considérés pauvres avant ne le sont plus.
Ce graphique montre que :
– pour les Hauts-de-Seine, le taux de pauvreté est largement en dessous de la moyenne régionale ;
– après avoir augmenté jusqu’en 2015 il décroit légèrement ;
– le taux de pauvreté d’Ile-de-France, qui avant la crise de 2008, se situe en dessous de celui de la France métropolitaine, l’a dépassé et se place depuis un point au-dessus.
[1] Prenant en compte, les revenus d’activités (nets des cotisations sociales), les revenus du patrimoine, les transferts en provenance d’autres ménages et les prestations sociales reçues, et nets des impôts directs (impôt sur le revenu, taxe d’habitation, CSG, CRDS, prélèvements sur les revenus du patrimoine).
[2] Les unités de consommation sont calculées selon une échelle qui attribue 1 UC au premier adulte du ménage, 0,5 UC aux autres personnes de 14 ans ou plus et 0,3 UC aux enfants de moins de 14 ans. Le niveau de vie des ménages prend ainsi en compte la composition des ménages et est, par conséquent, le même pour tous les individus d’un même ménage.
[3] Le premier décile de niveau de vie est le niveau de vie maximal des 10% des ménages les plus pauvres. Le 9e décile est le niveau de vie minimal des 10% les plus riches.
[4] Montant estimé par différence entre le premier décile de niveau de vie calculé à partir du revenu déclaré et premier décile de niveau de vie calculé à partir du revenu disponible, en faisant l’hypothèse que les ménages les plus pauvres ne payent pas d’impôts directs.