Fin 2015, 1 900 meudonnais étaient en attente d’un logement social. Et seuls 270 ménages avaient accédé à un logement social en cours d’année.

Ainsi, avec un taux de rotation de 5% dans le parc social, il faudra, en moyenne, plus de 7 ans d’attente pour obtenir satisfaction.

Etat des lieux

Pourtant, Meudon peut se féliciter de compter 5 274 logements sociaux, soit 26,4% de son parc au regard de la loi SRU. Ceux-ci sont détenus par dix-neuf bailleurs : à lui seul, Seine-Ouest Habitat en gère 2 430.

Malheureusement, contrairement à la réglementation, les ménages déclarés prioritaires au titre de la procédure DALO ne sont pas tous retenus. Ainsi, entre 2008 et 2014, seulement 105 ménages prioritaires avaient été relogés sur 180 inscrits. Début 2017, il restait encore 59 familles prioritaires à reloger.

De façon générale, les personnes à revenu modeste sont sous-représentées dans le parc HLM meudonnais (36%, au lieu de 46% dans l’ensemble des Hauts de Seine) ce qui fait que la majorité de cette population meudonnaise doit se loger dans le secteur privé. Ainsi, seul un quart des familles bénéficiant du RSA vit dans le parc social

Cela pose le problème de l’attribution des logements sociaux, qui s’effectue à Meudon (comme dans bien d’autres communes) selon des méthodes quelque peu opaques, souvent sous des prétextes de solvabilité ou de mixité.

De plus, la part des logements PLAI (logements sociaux aux loyers les plus bas) n’est que d’à peine 10% dans les constructions nouvelles à Meudon (60 logements PLAI construits entre 2003 et 2014 sur un total de 615).

Une ressource cachée ? 1 329 logements étaient vacants en 2013 à Meudon (soit 6,3% du parc de résidences principales). Une part s’explique sans doute par de multiples raisons (travaux, successions, etc) mais ce total doit aussi receler des opportunités de remises en circulation.

Enfin, en matière d’hébergement, l’offre n’est que de 20 places d’hébergement à Meudon et de 185 places de logements accompagnés ( résidences sociales, solibail..).La résidence sociale de Karibu (5 logements rue Batany devant l’Hôpital Percy) est menacée de fermeture.

Changer les pratiques

1 Les procédures d’attribution de logements devraient être plus orientées vers des ménages à faible revenu et vers les prioritaires DALO.

Selon la Loi, 25% des attributions doivent désormais être réservées aux publics prioritaires. La Fondation Abbé Pierre préconise d’améliorer la transparence des attributions et de généraliser un système de cotation donnant la priorité aux ménages en difficulté.

 

2 Pour favoriser la remise en location des logements vides, l’on pourrait s’inspirer de la démarche initiée par la métropole de Strasbourg.

Celle-ci a écrit à tous les propriétaires de logements vides depuis plus de trois ans et leur a proposé les modalités et les aides nécessaires pour faire cesser cette vacance.

Le développement du parc de logements de transition pourrait apporter des solutions au manque de logements sociaux en mobilisant sous différentes formes le parc existant : sous-location dans le cadre de Solibail, bail à réhabilitation ou location de plus ou moins longue durée à une structure intermédiaire. L’association Solidarité Nouvelle pour le Logement (SNL) en offre à Meudon un exemple encore modeste avec ses cinq logements passerelles à faibles loyers et avec un accompagnement par un travailleur social et des meudonnais bénévoles jusqu’au moment où le locataire est en état d’accéder à un logement stable.

3 Il conviendrait d’intensifier à Meudon une politique de construction de nouveaux logements sociaux. Et pour tenir compte des nombreuses demandes de personnes à faible revenu, de privilégier les logements de type PLAI.

La seule opération de construction de logement social au titre de la loi SRU qui soit en cours à Meudon est le foyer de jeunes travailleurs de 50 chambres rue Arnaudet. Les projets recensés en 2012 à Meudon par le Programme Local de l’Habitat s’élèvent à 260 logements : 120 à la Pointe de Trivaux à Meudon-la- Forêt, 37 sur le site de l’ONERA, 75 sur la colline Rodin, 2 sur le site du CNRS, et 7 en diffus.

4 La vigilance s’impose aussi sur l’évolution du parc locatif privé qui abrite la majorité des ménages à revenu modeste.

Or entre 2006 et 2013, le parc locatif privé s’est réduit de 4 375 à 2 779 logements, diminuant ainsi de 1 596 unités. Face à la dynamique immobilière qui conduit à amenuiser le parc locatif privé pour favoriser l’accession à la propriété, ne conviendrait-il pas de prendre des mesures incitatives ? De réhabilitation, par exemple, et d’acquisitions par des bailleurs sociaux pour enrayer cette marginalisation progressive ?

Le groupe meudonnais contre la précarité et le mal-logement

(regroupant onze associations)